L’approche de la saison estivale ne constitue pas une urgence justifiant une publicité allégée
TA Nantes, 03-01-0023, n°1808058
L’association de protection de la plage de Boisvinet et son environnement demandent l’annulation de ces deux arrêtés. Selon les requérants, ces arrêtés sont illégaux du fait qu’ils violeraient l’article L2122-1-4 du Code général de la propriété des personnes publiques, prévoyant une publicité suffisante lors de la délivrance d’un titre intervenant à la suite d’une manifestation d’intérêt spontanée. Le préfet, lui, s’appuyait sur les articles L2122-1-2 et L2122-1-3 dérogeant à l’exigence de publicité pour les occupations du domaine public de courte durée.
Le juge administratif réaffirme clairement que les dispositions des articles précités ne permettent pas de déroger à l’exigence de publicité et annule les arrêtés pour vice de procédure du fait que « cette illégalité, qui a privé les tiers susceptibles d'être intéressés d'une garantie et est de nature à avoir exercé une influence sur le sens de la décision, justifie l'annulation de cet arrêté ».
Le juge administratif adopte ainsi une lecture stricte de l’ordonnance du 19 avril 2017 imposant une mise en concurrence pour l’occupation domaniale lorsque le bénéficiaire exerce une activité économique. Si les occupations de courte durée disposent d’un régime allégé, consistant à une obligation de publicité préalable sans obligation de mise en concurrence, il n’en demeure pas moins que la publicité doit être suffisante, afin de s’assurer « de l'absence de toute autre manifestation d'intérêt concurrente ».
Le juge administratif apporte également des précisions quant à la caractérisation de l’urgence, en rejetant l’argumentation du préfet tendant à justifier la dérogation à l’exigence de publicité du fait de l’urgence due à la proximité de la saison estivale en 2018, et la nécessité de garantir, pour répondre aux besoins des usagers de la plage de Boisvinet, une activité de bar et petite restauration sur la plage de Boisvinet. Le juge conclut alors que « l'absence de ce renouvellement ne caractérise pas une situation d'urgence. ».
Ce qu'il faut retenir